Robotisation en élevage Robots repousse-fourrage : tous les modèles du marché

Le robot repousse fourrage offre divers avantages, aussi bien pour la santé et le bien-être animal que pour l'éleveur, qui profite de ce temps dégagé. Selon les fabricants, les économies se traduisent par une baisse des refus à l’auge et une potentielle augmentation de la production laitière. Tous fonctionnent à l’énergie électrique et se rechargent sur une borne dédiée. Plusieurs techniques de repoussage s’affrontent, mais la finalité reste bien la même. Quelques marques équipent leur mouture d’une optionnelle distribution des aliments concentrés.

DeLaval

Une vis sans fin qui mélange et repousse

Le robot repousse-fourrage OptiDuo de DeLaval se démarque de la concurrence par son procédé qui utilise une vis sans fin tournant dans le sens inverse de l’avancement. Selon la firme, cette action permet, en plus de repousser la ration à l’auge sur le côté droit, de la mélanger et de diminuer les refus. L'OptiDuo travaille sur une largeur de 1,05 m, en un passage. Sa vitesse d'avancement atteint 10 m/min en mode manuel, contre 5 m/min en mode programmé. Une ligne à induction et des transpondeurs le guident dans ses mouvements. Le constructeur annonce une autonomie variable selon le produit à repousser. Dans une ration de type maïs ensilage, cette dernière sera de 250 m aux cornadis ; en fourrage sec, de type foin-regain, l’autonomie pourra atteindre 860 m de déplacement. Six heures sont nécessaires pour recharger les deux batteries fonctionnant sous une tension de 12 V. Le robot DeLaval a la capacité de monter des pentes avec un dénivelé maximal de 5 %. En option, une trémie accueille un aliment concentré distribué sur la ration fraîchement repoussée.

Hetwin

Le robot autrichien

Le constructeur autrichien Hetwin propose deux modèles de son robot repousse-fourrage : le Stallboy Feed et le Stallboy Light 500. Tous deux utilisent le principe du tambour rotatif associé à une jupe en partie inférieure. Le premier modèle se démarque du second par sa capacité à distribuer des aliments concentrés à l’aide d’une trémie montée en partie haute. Pour cela, le Stallboy Feed embarque deux batteries de plus grande capacité que celles de son petit frère Light 500 lui permettant de disposer de l’énergie nécessaire pour se déplacer, repousser le fourrage et assurer la distribution. Les robots Stallboy bénéficient d’une autonomie théorique de 12 heures pour un temps de recharge équivalent. Deux roues motrices assurent le déplacement à une vitesse maximale de 8,5 m/min. Des capteurs le guident dans le couloir d’alimentation du bâtiment d’élevage. Ce véhicule automatisé a la capacité de monter des pentes de 10 % de dénivelé. La programmation des déplacements d’un bâtiment à un autre est également possible. 

Lely

Plus de 10 ans d’expérience pour le Juno

Le spécialiste néerlandais de l’automatisation en élevage Lely propose son robot repousse-fourrage Juno depuis plus d’une dizaine d’années. Ce véhicule autonome rotatif travaille à 100 % à l’électricité. Sa batterie fonctionne sous une tension de 12 V et offre une autonomie quotidienne pouvant atteindre 11 heures, selon le temps de recharge entre chaque passage. Pour ses déplacements, il repose sur quatre roues et utilise des capteurs inductifs, gyroscopiques et à ultrasons. Au sol, une bande en acier le guide précisément vers sa borne de recharge ou pour les transferts d’un bâtiment à l’autre. Le Juno se pilote facilement à l’aide de l’application Lely Control Plus qui fonctionne via une connexion Bluetooth. Il peut être contrôlé à distance à partir d’un ou plusieurs smartphones. Le Juno Flex dispose, quant à lui, d’un système relevant la jupe pour minimiser l’usure lors de la circulation entre les bâtiments. Cette fonction permet de choisir l'inclinaison du robot de sorte qu'il repousse le fourrage vers la droite ou vers la gauche.

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CRD

Le tambour rotatif a remplacé le tapis

La société française CRD, pour Concept Rolland Développement, spécialiste en traitement des effluents d’élevage, commercialise un robot repousse-fourrage nommé « Alim’Concept ». Cet engin fonctionne intégralement à l’énergie électrique. Il embarque deux batteries lithium-ion sous une tension de 24 V. Le constructeur français, qui avait doté la première version de son robot d’un tapis roulant en guise de lame pour repousser le fourrage, a complètement revu sa copie et propose à présent un système rotatif à jupe tournante. Cette dernière se soulève automatiquement afin de gravir des pentes jusqu'à 10 % de dénivelé et de passer d’un bâtiment à un autre. Par sa forme circulaire et son poids total de 350 kg, le robot déplace tout type de fourrage à gauche comme à droite, à une allure maximale de 10 m/min et sur une hauteur de 80 cm. Grâce à son laser, l’appareil se repère en continu dans le bâtiment, préalablement cartographié. L’éleveur programme le nombre de tournées journalières, puis le robot se gère automatiquement, retournant à la station pour se recharger.

Joz

Un robot rotatif 2.0 connecté

Le constructeur néerlandais Joz présente la deuxième version de son robot repousse-fourrage appelée « Moov 2.0 ». Cet engin procède à l’aide de son tambour circulaire droit entraîné électriquement. Il se décline en trois variantes : standard, avec élévateur de la jupe (70 mm) pour passer les obstacles et une dernière version capable, en plus, de gérer l’ouverture de la porte de la stabulation pour naviguer d’un bâtiment à l’autre. Le Moov 2.0 commence son itinéraire à la station de charge. Les transpondeurs encastrés dans le sol le guident, tandis que deux moteurs électriques assurent son déplacement à une allure maximale de 12 m/min. Le robot dispose d’un logiciel de planification d’itinéraires pour plusieurs groupes d’animaux et à différentes fréquences de passage. Cette solution est gérée à distance par l’éleveur via une connexion J-Link Pro au logiciel de contrôle JSM. Le Moov 2.0 envoie un SMS ou un e-mail s'il n’a pas terminé un itinéraire, si la tension de sa batterie est faible ou si l’intervalle d’entretien a été atteint.

BouMatic

Une jupe rotative à facettes pour le Ranger

Les Ranger et Ranger XL de BouMatic sont des robots repousse-fourrages de type autoguidé. Le constructeur américain annonce, par un cumul de passages par jour aux cornadis, augmenter jusqu’à 1 L le rendement laitier quotidien par vache via la stimulation alimentaire de la ration. Les deux modèles fonctionnent à l’électricité et, à cette fin, embarquent chacun quatre batteries, de 60 Ah pour le Ranger et de 110 Ah pour la version XL. Cette dernière pèse sur la bascule 1 000 kg, contre 515 kg pour son petit frère. Les deux modèles affichent une autonomie équivalente, soit 1 heure ou environ 700 m de déplacement à plat. La forme prismatique de leur jupe rotative permet de repousser tout type de fourrage : foin, regain, herbe ou ensilage. Le système de guidage se compose d’une bande magnétique de 3 x 13 mm intégrée au robot. Un clavier autorise la programmation des cycles de passage. Le déplacement d’un bâtiment à un autre est possible avec une pente maximale de 8 % de dénivelé.

ALB Innovation

Une lame de poussée de 36 cm de hauteur

Le constructeur français ALB Innovation, basé à Montbrison, dans le département de la Loire, propose un robot repousse-fourrage nommé « Cow-Boy ». Celui-ci fonctionne à 100 % à l'électricité et puise son énergie dans une batterie de 100 Ah délivrant une tension de 24 V. Le temps de recharge annoncé est de 6 heures pour une autonomie de 10 heures. Ce véhicule de 500 kg mesure 116 cm de large et 160 cm de longueur. Il se démarque de ses concurrents par son mode de poussée du fourrage utilisant une lame de 36 cm de hauteur. Celle-ci se déploie à l’aide d’un vérin électrique afin de nettoyer les refus – lorsque les vaches ne sont plus aux cornadis – en formant un tas au bout du couloir d’alimentation. Pour ces deux activités, le robot évolue en toute autonomie selon des paramètres programmables. Il intègre un clavier à quatre touches permettant de régler rapidement les cycles. Son système de navigation dans le bâtiment d’élevage utilise un signal filoguidé. Un sonar et une sécurité par contact stoppent son avancée s’il rencontre un obstacle.

GEA

Des transpondeurs insérés dans le sol guident le robot

Le DairyFeed F4800 de l’Allemand GEA dispose d’une jupe circulaire droite pour repousser le fourrage aux cornadis évitant aux animaux d’allonger le cou pour se nourrir. Sous le capot prennent place deux batteries de 12 V montées en série et offrant une tension de fonctionnement de 24 V. Leur autonomie maximale correspond à une durée de travail de 11 heures. Ces batteries alimentent deux moteurs générant deux allures d’avancement, de 6 ou 12 m/min. La position et le circuit du robot repousse-fourrage sont entièrement programmables. Le F4800 utilise un transpondeur, une technologie recourant à des capteurs insérés dans le sol de la stabulation et à un gyroscope. Le logiciel du constructeur permet de définir des programmes et des circuits spécifiques répondant aux besoins d’alimentation des différents groupes de vaches ou jeunes bovins. Grâce à sa fonction remontant la jupe du tambour, le DairyFeed F4800 peut passer d’un bâtiment à un autre en empruntant des pentes jusqu'à 15 % de dénivelé.

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